• VENDÉE GLOBE.

    Suite à une violente collision survenue mercredi soir, Sam Davies (Initiatives-Cœur) a constaté des dégâts importants au niveau de la quille de son IMOCA. En concertation avec son équipe, elle a pris la décision de faire escale à Cape Town (Afrique du Sud). Ce matin, elle était en visio à 10 heures (HF) pour annoncer officiellement son abandon. Elle se dit déterminée à repartir hors course si cela est possible !

    Sam ne pourra pas réparer seule son bateau sans assistance, elle est donc contrainte à l'abandon ! c'est le dur règlement de cette course ...MAIS ! ...elle veut repartir hors course !
    Bien entendu, c'est une passionnée, mais franchement, elle ne veux pas abandonner...pour les enfants sauvés grâce aux dons à son association... si ce n'est pas avoir du cœur et...du cran !!!!
     
    Ce n'est pas sans danger, elle le sait !
     
    Voici ce que Sam déclare :
    « Dans une heure je serai à Cap Town. Je suis soulagée d’arriver après ce qui m’est arrivé.
    Malheureusement je ne peux pas réparer toute seule, il y a trop de dégâts, notamment dans la quille, il faut sortir le bateau de l’eau. Je dois abandonner le Vendée globe.
    Honnêtement, vu la violence de l’impact et la dureté de ce que j’ai tapé - je ne sais pas ce que c’était, j’étais à 20 nœuds - et comme le choc s’est produit en bas de la quille, ça a fait un effet de bras de levier énorme. Je savais que même si je pouvais réparer ce qui était visible - et déjà je ne suis pas sûre que j’aurais pu le faire suffisamment bien pour avoir confiance dans la structure - il y a d’autre pièces invisibles que l’on ne pouvait pas vérifier sans démonter.
    Dans les paliers, dans le fond de coque, dans le vérin, dans la quille elle-même… J’ai pu regarder sous l’eau le voile de quille et j’ai vu qu’il y avait un énorme trou. Si je ne le traitais pas, il serait entré en vibration à haute vitesse. La liste est énorme et il y a surtout toutes les inconnues. Sur tous les Vendée Globe que j’ai suivi avant, ceux qui ont tenté de repartir, ça a fini quand même par lâcher.
    C’est trop dangereux d’entamer les mers du sud avec toutes ces inconnus. Il faut vraiment tout inspecter. Je pense que c’est aussi la magie du Vendée Globe : la course s’arrête mais j’espère que l’aventure ne s’arrête pas. J’ai toujours dit que ma mission était de faire le tour du monde sur ce bateau. Pour moi, mais aussi pour Initiatives-Cœur, pour mécénat chirurgie cardiaque. Si je peux remettre le bateau en état et repartir, je suis motivée pour le faire. C’est le côté positif de l’histoire, j’ai toujours un mât, j’ai toujours ma quille ! J’ai toutes les pièces, j’ai une super équipe. Il faudra du temps surement, c’est du gros boulot mais je reste positive pour le tenter, comme a fait Isabelle Autissier. Je pense que c’est un très bon exemple, pour essayer de continuer quand même.
    Si le bateau est réparable, je suis déterminée à repartir hors course. C’est ma philosophie et celle de l’équipe. Le Vendée Globe c’est une aventure énorme. J’ai toujours eu beaucoup beaucoup de respect pour ceux qui ont fini hors course. Isabelle Autissier, mais aussi Enda (ndlr O'Coineen), je pense que c’est la dernière personne qui a fait ça, bien longtemps après Nick Moloney suite à un accident de quille, qui a fini hors course un an plus tard. J’ai beaucoup de respect pour ça, je trouve que ça fait partie de l’aventure. Si je peux faire partie de ces aventuriers, j’en serai, même si ce n’est pas facile parce que je suis une compétitrice avec un super bateau. Je suis aussi une aventurière, passionnée par la mer, les océans, et j’ai envie de sauver des enfants avec Initiatives-Cœur.
    Tout le monde sait en partant que ce genre de choses peut arriver. Et puis moi j’ai déjà démâté sur un Vendée Globe. Par contre, il y a trois jours quand ça m’est arrivé, j’ai pensé que j’allais mourir mais une fois que j’ai géré la crise, j'ai pensé que j’allais arrêter la voile. Je me suis dit : « c’est débile, c’est n’importe quoi, j’arrête la voile, je ne fais plus ça ».
    Mais ce sont les aléas de la course, c’est l’aventure. Si je peux réussir à repartir et continuer quand même avec ce beau projet… Je me suis fait tellement peur qu’il faut que je reparte vite sinon je vais avoir du mal à renaviguer. Si on arrive à repartir, j’aurai une trouille énorme que ça m’arrive à nouveau. À mon avis, je ne vais pas aller très vite mais j’ai besoin de repartir pour me reconstruire après un truc comme ça.
    Je ne suis pas la seule à arriver à Cape Town, je suis en contact avec Seb Simon, je pense qu’on va pleurer ensemble ce soir avec une bière. J’ai une grosse pensée pour lui qui abandonne pour le même problème. C’est pas de chance, il a fait une super course. Et une deuxième pensée pour Isa Joschke. Quand j’ai tapé mon OFNI j’étais à l’arrêt, en vrac complet, j’ai eu des alarmes de collision qui se sont allumées, c’était Isa Joschke qui déboulait pile sur moi, c’était une deuxième frayeur, j’ai eu peur qu’elle ne me voit pas. J’ai eu un échange un peu stressé avec elle pour qu’elle m’évite ! Je suis super contente pour elle parce qu’elle fait une super belle course. On était vraiment pas loin l’une de l’autre, elle a fait une belle remontada, je suis contente parce que c’est une de mes collègues de régate normalement. Allez Isa, je suis à fond derrière toi ! »
    Sam Davies / Initiatives-Cœur-
     
    Vidéo ICI
     
    ♦♦♦
     

     


  • Commentaires

    1
    Samedi 5 Décembre 2020 à 16:57

    Bonjour Luc , oui voilà une femme sportive et courageuse ! . Une course pour une bonne cause . Bon weekend bien au chaud et loin de la foule , amitiés , escapade , 

    2
    Dimanche 6 Décembre 2020 à 00:47

    Une femme courageuse et passionnée. On vient justement de la voir aux nouvelles.

    3
    Dimanche 6 Décembre 2020 à 08:44

    Merci  pour   la    vidéo,     et   comme   elle  dit,   elle   n'avait   pas   le  choix  et   a  dû  renoncer  la  mort   dans   l'âme

    4
    Dimanche 6 Décembre 2020 à 10:10

    Bonjour Luc

    Elle est courageuse de vouloir repartir hors course, respect ! 

    Je te souhaite un bon dimanche, Bises

    5
    Mardi 8 Décembre 2020 à 06:35

    Je me dis qu'il faut être fou pour entreprendre pareille aventure. Voilà une compétition que je n'entreprendrai jamais : trop de risques, trop d'aléas et, plus souvent qu'on ne le croit, des abandons pour cause d'avaries. Certes, c'est bien de naviguer sur toutes les mers avec, en toile de fond, une cause juste, mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

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